La blessure du traité de Trianon en voie de guérison ?

Deux des mouvements nostalgiques de la grande Hongrie, HVIM et Jobbik, se sont regroupés dimanche à 16 heures sur la place de la croix Regnum Marianum, haut lieu de la résistance étudiante de 1956.

Ces groupes réactionnaires qui prônent ouvertement le retour à l’ordre ancien de la grande Hongrie, ont manifesté comme chaque année, à l’occasion de l’anniversaire du Traité de Trianon. Après s’être rassemblée autour des leaders charismatiques des deux formations, la foule, composée selon les organisateurs de 3000 personnes, a défilé autour de la place des Héros, avant de se retrouver devant l’ambassade de France. Un rendez-vous non officiel avait été donné, aux autorités françaises, dans le but de leur remettre une pétition adressée au nouveau président de la République. Cette lettre fut rédigée afin de rappeler à Nicolas Sarkozy que le traité de Trianon reste une blessure ouverte pour une partie du peuple qui a vu naître ses ancêtres. Malheureusement, les manifestants ont trouvé porte close. L’ambassade était bouclée et barricadée, protégée par une dizaine de policiers anti-émeutes. L’ambassade française démontrant ainsi son indifférence envers les nostalgique du Trianon, les autorités ont refusé d’ouvrir le dialogue avec le cortège qui se voulait pourtant pacifiste. Après avoir copieusement conspué l’ambassadeur, les discours ont repris. Un drapeau français flotte au milieu d’une nuée d’étendards magyars et arpadien, floqué en son centre du symbole de la grande Hongrie. Son agitateur n’est autre que Nicolas de Lamberterie, porte-parole d’Alsace d’abord, et président de la branche française de HVIM. Invité à la tribune, il a vu son intervention très applaudie par un public tout acquis à sa cause.

La tournée des ambassades

La manifestation ne s’arrêtait pas là, le programme conduisait le peloton vers les ambassades de Serbie, de Slovaquie et de Roumanie afin de demander l’autonomie des provinces hongroises enclavées dans ces pays. On pût entendre quelques “Vesszen Trianon“ (à bas le Trianon)  jusqu’au crépuscule, finissant de dissiper la foule. Des discours à forte teneur régionalistes se sont donc succédé tout au long de la journée confirmant ainsi les valeurs politiques de ces deux groupuscules. Mais malgré la présence de nombreux jeunes, la musique rétro et l’aspect folklorique de la réunion démontrent la déliquescence de ces mouvements. Ces groupes qui sont déjà marginaux, ne semblent pas s’épanouir dans une Hongrie déjà tournée vers le libéralisme, la mondialisation et la pleine participation à l’Europe des 27, bien loin de l’Europe des Etats nations  tant espérée par les manifestants.

Pour approfondir, je vous invite à explorer les liens ci-dessous : http://www.lepetitjournal.com/content/view/15445/956/ http://www.lepetitjournal.com/content/view/15487/956/ http://www.lepetitjournal.com/content/view/15491/956/