Covoiturage sur les routes virtuelles

A l’heure où les politiques semblent avoir mis de côté le débat sur l’écologie, les communautés d’internautes démontrent que l’on peut débattre sur un sujet et également proposer des solutions. C’est le cas de deux jeunes lyonnais qui proposent un service de covoiturage innovant sur Internet.

« Envoituresimone.com » propose un service de covoiturage sur Internet, un concept déjà existant sur la toile mais qui méritait quelques améliorations. En s’appuyant sur l’urgence écologique, les deux entrepreneurs veulent sensibiliser les usagers potentiels au déplacement « écolo ». Les économies « vertes » ne sont, en effet, pas négligeables. Selon une étude du syndicat des transports d’Île-de-France, le covoiturage entre 240 personnes permet de libérer 1500 places de parking, 58 tonnes de pétrole et surtout 117 tonnes de CO2. Ce qui, à l’échelle nationale, pourrait compenser près de 50% des émissions de gaz à effet de serre. L’aspect environnemental n’est cependant pas l’axe principal de développement du site, qui préfère mettre l’accent sur la forme communautaire des échanges. Il est par exemple possible de calculer les frais de route précis, en fonction des paramètres du véhicule ou du nombre de personnes dans la voiture, mais pas d’indices sur les économies de CO2. C’est donc par l’aspect communautaire que le site souhaite se démarquer de ses concurrents. Le développement du covoiturage sur Internet émerge ainsi à l’aube du développement du concept de « web 2.0 », dont la base est le développement collectif des idées. « Le covoiturage est devenu un geste citoyen » s’exclame un internaute sur un des nombreux forums de discussion dédiés au sujet. Envoituresimone.com, même s’il n’est pas le premier site à exploiter le covoiturage, a le mérite d’être le fruit d’une réflexion intense des usagers qui se sentaient concernés par les enjeux écologiques, sociaux et économiques. En ce sens, les forums de discussions et autres sites écologiques ont réussi là où les pouvoirs publics et les décideurs sociaux ont échoué : mettre en place une politique cohérente avec leurs promesses.