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Reporter sans lumière
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14 novembre 2007

Hongrie : Plaque tournante du trafic de drogue européen

Selon un rapport de l'Union des Libertés Civiles de Hongrie, environ 80% des jeunes entre 16 et 30 ans auraient consommé au moins une fois du cannabis. Une consommation en nette augmentation dans un pays où transite de plus en plus de produits illicites

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Péter Sarosi, coordinateur du programme d'étude sur les usages de la drogue, a décrypté pour nous le rapport officiel de l'Observatoire Européen de Drogues. Publié tous les ans, ce rapport permet aux spécialistes de faire le point et de tracer dans les grandes lignes le contenu des campagnes de prévention.
Car c'est bien de prévention et non de répression qu'il s'agit. Pour Péter, le rôle principal de l'ULCH "c'est le respect des droits de l'Homme, nous voulons décriminaliser l'usage des drogues afin de nous concentrer sur le soutien psychologique et la résolution de ce problème de santé publique". L'association prône donc la dépénalisation des drogues douces dans un premier temps, puis la légalisation, son argumentation s'orientant autour du fait qu
'aujourd'hui, les usagers de drogue sont immédiatement punis sans suivis médical. "Il y a des drogues beaucoup plus dangereuses que le cannabis, la cocaïne ou l'héroïne" s'inquiète Péter. "Les amphétamines, par exemple, distribuées en grande quantité par les médecins, ou le tabac dont la dépendance est plus forte que celle à l'héroïne." Autrement dit, une personne qui a une forte assuétude pour les amphétamines bénéficie d'un soutien hospitalier pour s'en sortir et n'est pas pénalisée ou considérée comme un criminel. Or, selon Péter, tout ceux qui sont accoutumés à une drogue quelle qu'elle soit, ont besoin d'un suivi médical et non pas d'être traqués par la justice.

Mise en place d'un lobby de la drogue
A l'heure actuelle, une personne contrôlée dans la rue en possession d'une petite quantité de drogue (1 gramme du cannabis circulant dans les rues de Budapest ou 10 pilules d'ecstasy) est arrêtée, emmenée au poste de police, et doit fournir un échantillon d'urine. Une procédure judiciaire est ensuite ouverte avec, selon les cas, l'inscription du délit dans le casier judiciaire (non automatique depuis 2002 et l'action de l'ULCH), accompagnée de travaux d'intérêt généraux sur une période de 6 mois. Une procédure très lourde à la fois pour le contrevenant et pour la police, qui interpelle de plus en plus de personnes.
L'organisation
agit donc comme un lobby de la drogue et fait pression sur le gouvernement pour qu'il n'y ait plus d'arrestation et qu'un effort soit fourni au niveau de la prévention et du suivi des consommateurs. C'est dans ce cadre que Péter Kiss, ministre du Travail et des Affaires sociales, a annoncé un plan de prévention ainsi qu'un investissement de 7,5 milliard de HUF (30 millions d'euros) sur les 7 prochaines années pour des campagnes d'information sur les dangers de la drogue, et de 16,4 milliards consacrés au gens souffrant d'accoutumance aux drogues. Ce programme sera accompagné par un plan média et l'instauration de forums de discussion dans les facultés.

Au carrefour des "Europes", la Hongrie sert le trafic
L'ULCH travaille conjointement avec les pays d'Europe de l'Est afin de renforcer la lutte contre la prohibition. Cependant, cela ouvre les portes au trafic. La Hongrie, de par sa situation géographique, est un pays dit de "transit" : depuis l'entrée dans l'Union européenne et l'ouverture de ses frontières aux autres pays de l'espace de Schengen, la circulation de produits interdits s'intensifie. Un casse-tête que l'organisation de Péter voudrait résoudre en légalisant les drogues : "S'il n'y a plus de lois alors il n'y a plus de trafic", souligne Péter.

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