SZIGET 2007 : Les Français en redemandent
Le festival s'apprête à battre des records d'affluence et les
Français représentent le plus gros contingent de visiteurs étrangers.
Une statistique qui ne laisse pas indifférent les organisateurs du
Sziget, le nombre de groupes francophones est lui aussi en augmentation
Au cours des dernières années, les organisateurs ont mis un point
d'honneur à faire venir de plus en plus de groupes français au
festival. On est alors en droit de se demander s'il existe un réel
public pour ces groupes en Europe centrale ou s'il s'agit de satisfaire
les quelques 1 50000 visiteurs français qui sont attendus cette année
sur les bords du Danube. Le Petit Journal vous livre quelques éléments
de réponse
Une programmation diversifiée et de qualité
On
peut dire que l'engouement français pour le festival est très récent et
va de pair avec l'histoire d'amour entre le festival et les groupes
français, en 2002, seuls 9 groupes français sont à l'affiche, en 2005
ils sont plus de 35. Cette année, il y a plus de groupes français que
de groupes hongrois sur la grande scène. Selon les organisateurs il
existe une véritable demande du public de Sziget pour les groupes
français, le succès de Manu Chao lors de la première journée en est le
parfait exemple. Mais l'ancien chanteur de la Mano Negra n'est pas un
cas isolé, les groupes francophones présents au festival font partis du
gratin mondial, ainsi Laurent Garnier a enflammé les boites du monde
entier, Pleymo fait partie des tous meilleurs groupes de métal et Erik
Truffaz, trompettiste suisse est adulé dans de nombreux pays et
notamment en Hongrie où il a déjà fait plusieurs représentations. En
plus de ces têtes d'affiche des groupes moins connus font leur trou et
trouvent un écho favorable pendant le festival, c'est le cas de
Nosfell, Babylon Circus ou de Rachid Taha qui, dans leur propre style
s'imposent comme des artistes de qualité. Les festivaliers français
peuvent également apprécier des artistes qui sont peu connus en Europe
centrale mais très populaire en France, c'est le cas de Césaria Evora,
Manu Dibango ou de Salif Keita par exemple.
D'après Karoly Gerendai,
organisateur principal du festival depuis 15 ans s'il y a autant de
groupes francophones sur l'île, c'est avant tout parce que ce sont des
groupes de qualités, le festival ne recherche pas forcément à fidéliser
les visiteurs français, ils le font eux-mêmes.
"Les Français sont très bons pour populariser le festival"
Karoly
explique la présence de nombreux Français par deux éléments, d'abord,
"il existe une importante politique de communication à propos du
festival en France, par exemple MTV France propose une semaine spéciale
pour le festival". Ensuite, le bouche-à-oreille fonctionne très bien,
les gens reviennent plusieurs années de suite et incitent leurs amis à
les suivre, et puis il ajoute avec un sourire satisfait "les Français
sont très bons pour populariser le festival, il y a le même engouement
en Hollande mais à un degré moindre". Quand on lui demande d'où peut
venir cet engouement, Karoly précise qu'en France, il y a une culture
de festival mais que Sziget propose aux Français quelque chose qu'ils
ne peuvent pas trouver chez eux, "la diversité culturelle". C'est au
titre de cette diversité que Karoly et son comparse de toujours Peter
Müller font venir des groupes français mais aussi africain, italien,
espagnol ou encore des Balkans et pas seulement des groupes
anglo-saxons comme dans les autres festivals.
Alors bien sûr Karoly
et Péter espèrent que cette collaboration tacite entre le public
français et le festival va continuer encore longtemps même s'il ne
cherche pas à attirer plus de monde à présent mais simplement à
proposer des services de meilleure qualité. Personne, et surtout pas
les visiteurs français, ne s'en plaindra.